Une analyse de la performance de Domenico Tedesco avec l'équipe nationale belge, mettant en lumière les difficultés rencontrées et les questions qui subsistent sur sa capacité à réussir à long terme.
Domenico Tedesco , plein d'idées novatrices, était arrivé avec un plan ambitieux, plus important que les joueurs. Mais il s'est retrouvé coincé dans des compromis, plombé par une défense incapable de soutenir ses idées. C'était l'époque des certitudes. Avant ses premiers rendez-vous de l'année 2024, la Belgique de Domenico Tedesco ne comptait presque que des victoires.
Le successeur de Roberto Martínez s'était même offert, Thibaut Courtois, et avait imposé une nouvelle norme de sélection, plus restrictive, plutôt que de se faire des amis en dağıtant les bons points. Les partisans louaient alors sa cohérence. La ligne était claire, comme celles d'Hergé, dont le musée fut d'ailleurs choisi pour annoncer, en mars dernier, la nomination de Tedesco. Cependant, le début des ennuis était proche. Un match nul vierge en Irlande, suivi d'une victoire volée dans les arrêts de jeu au majestueux stade de Wembley. Dans les deux cas, trop d'occasions concédées. Surtout face à l'Angleterre, où l'égalisation des locaux était méritée, souligne un sélectionneur visiblement toujours excédé par la performance, plus de deux mois plus tard, lors de l'annonce de sa liste pour l'Euro. Pas de Koni De Winter, décevant en Irlande, mais un retour surprenant d'Axel Witsel, jamais présent dans les listes de Tedesco. L'ancien chouchou des tribunes de Sclessin s'était d'ailleurs mis rapidement à la retraite internationale, évitant le déshonneur de non-sélections supplémentaires dans un milieu de terrain où son profil ne correspondait pas au plan de Tedesco. Au lieu de cela, c'est en défense que le sélectionneur semble vouloir compter sur lui. Dans l'autoproclamé «pays du compromis», l'Italo-Allemand semble désormais céder aux coutumes locales.Tedesco et les Diables Rouges, retour sur l'Euro des ego. La ligne claire est maintenant rayée. Brillant en défense à cinq dans son club, Witsel doit se glisser dans une base arrière à quatre, ne dissipe pas les doutes lors des matchs amicaux contre le Monténégro puis se blesse. Tedesco ne rappelle personne, resserre les rangs, même lorsque Thomas Meunier déclare forfait et que Jan Vertonghen est incertain. Rare satisfaction des matchs de préparation, Maxim De Cuyper semble s'imposer à l'arrière gauche, mais est mis sur le banc contre la Slovaquie pour faire place à Yannick Carrasco. Un ailier placé en défense et sur son mauvais pied, comme pour éviter de devoir faire un choix difficile entre lui et Jérémy Doku. Un peu plus d'un an après avoir écarté des noms prestigieux pour faire place à son plan, Domenico Tedesco le jette à la poubelle pour emboîter maladroitement des noms comme on le ferait en dessinant une grille de mots croisés. L'Euro est une succession d'erreurs tactiques et de pâles copies, conclu par un 4-4-2 sans saveur contre la France, où le plan semble uniquement être de se recroqueviller sur son but pour éviter de concéder des occasions contre des Bleus qui ne parviennent pourtant pas à marquer depuis le début de l'été. La frappe déviée qui scelle le sort belge est une conséquence logique plutôt qu'un malheureux coup du sort. Là, tous pointent déjà du doigt Domenico Tedesco. Pourtant, finaliste de Coupe d'Allemagne avec son précédent employeur, le coach semble s'être effondré sous la pression de l'événement. Etonnant ? Roberto Martínez, bien plus chevronné, avait coutume de dire que le poste de sélectionneur avait un effet sous-estimé.Tedesco et les Diables Rouges : l'équation insoluble. Plus tard, l'opportunité de reprendre les choses en main se présente au rendez-vous de la Ligue des Nations. Tedesco le promet : la Belgique de demain ressemblera à celle qu'il a en tête, de même que la retraite internationale de Jan Vertonghen et les mises à l'écart tacites de Yannick Carrasco et Axel Witsel. L'heure est à la nouvelle génération et à la reconstruction. © AFP Très vite, l'équation refait cependant surface. Si la Belgique décide de protéger une défense trop faible pour être exposée, elle subit son absence de penseur collectif et doit compter sur les exploits de son dribbleur Jérémy Doku pour entrer dans le camp adverse. Si elle décide, en revanche, d'associer ses meilleurs talents offensifs et de rendre ses matchs plus ouverts, la plaie défensive s'ouvre de façon spectaculaire et un capitaine furieux se lamente à juste titre face à la France, constatant que personne n'est capable d'arrêter l'hémorragie. La Belgique ne marque plus. Pire, elle multiplie les occasions concédées dès qu'elle tente d'être un peu plus entreprenante pour augmenter ses chances de faire trembler les filets. Le bref retour de Lukaku, brassard de capitaine au biceps quelques semaines après avoir publiquement raconté son spleen de l'équipe nationale, n'y change rien. Il oblige seulement Tedesco à faire un nouveau compromis, un mois après une courte défaite contre la France qui était l'une des sorties les plus cohérentes collectivement des deux dernières années diaboliques
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