Le tronc commun, projet d'enseignement uniforme de la première maternelle à la troisième secondaire, suscite des inquiétudes quant à son impact sur l'emploi, l'organisation scolaire et la pédagogie. La ministre de l'Enseignement s'engage à clarifier ces points et à réunir tous les acteurs concernés pour trouver des solutions.
Le tronc commun , qui consiste à proposer les mêmes cours à tous les élèves de la première maternelle à la troisième secondaire, avait été accueilli avec enthousiasme lors de sa création en 2017. Aujourd'hui, la ministre de l' Enseignement constate des doutes et s'engage à les dissiper. « J'ai demandé à mon administration de réaliser une évaluation des impacts en termes d'emploi, mais aussi en termes organisationnels, car les écoles doivent se réorganiser très rapidement.
De plus, en termes pédagogiques, s'agit-il d'une réelle plus-value pour nos élèves ? Je rappelle que ma priorité est d'améliorer la qualité des apprentissages », déclare-t-elle. Le tronc commun pourrait entraîner la suppression de 2 000 emplois car les professeurs qui enseignent actuellement en troisième année qualifiante ne trouveraient plus de travail à partir de 2028, à moins d'être reconvertis dans d'autres années scolaires. Cependant, cette reconversion nécessiterait des formations spécifiques. « Alors, formons-les ! », répondent les syndicats. Après huit ans depuis la prise de la décision, le travail de préparation n'a toujours pas commencé. « Ce travail d'étude de reconversion, de réflexion sur la manière de rediriger ces personnes lorsque la troisième année qualifiante disparaîtra ? », s'interroge Luc Toussaint, président de la CGSP Enseignement. Les fédérations de parents d'élèves ne souhaitent pas abandonner le projet. Il reste trois ans pour former les enseignants et finaliser la mise en place du tronc commun. « C'est une évidence : il faut continuer. Une cohort d'élèves est déjà intégrée au tronc commun. On ne peut pas l'arrêter brutalement en première ou en fin de deuxième secondaire, car cela soulève également la question de la réécriture des programmes et de la place de la troisième année. J'ai envie de dire, plus globalement, ce qui est important aujourd'hui, c'est que chacun se mette autour de la table et que chacun dise exactement ce qu'il en pense », souligne Véronique De Thier, co-directrice de la Fédération de parents d'élèves - FAPEO. La ministre a annoncé qu'elle rassemblerait tous les acteurs concernés à la fin du mois de février, une fois toutes les informations demandées à son administration reçues, notamment l'évaluation du nombre d'emplois potentiellement menacés.
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