L'annonce soudaine du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane de 25% sur les importations mexicaines et canadiennes a provoqué une vague de consternation et de préoccupations. Cependant, après des négociations intensives, Trump a accepté de reporter l'application de ces tarifs. Ce brève répit soulève des questions cruciales sur l'avenir de l'intégration économique nord-américaine.
Dans un nouveau rebondissement des tensions commerciales en Amérique du Nord, le président américain Donald Trump a récemment annoncé vouloir imposer des droits de douane de 25% sur les importations en provenance du Mexique et du Canada . Cette annonce a immédiatement suscité l'inquiétude des partenaires commerciaux des États-Unis et ravivé les craintes d'une guerre commerciale régionale, aux conséquences mondiales.
Dans un revirement inattendu, Trump a accepté de suspendre temporairement la mise en œuvre de ces tarifs douaniers, offrant un répit d'un mois au Mexique et au Canada. Cette décision intervient après des négociations de dernière minute et des engagements pris par les pays voisins pour renforcer la sécurité aux frontières et lutter contre le trafic de drogue, notamment le fentanyl. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré lundi soir sur le réseau social X que le président américain Donald Trump allait reporter 'd’au moins 30 jours' l’entrée en vigueur des droits de douane de 25% qu’il prévoyait d’imposer dès mardi aux produits canadiens, à l’issue d’un entretien entre les deux dirigeants. 'Ce n’est pas avec l’imposition des tarifs douaniers que l’on résout les problèmes', avait insisté lundi, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, dont le pays est le premier partenaire commercial des États-Unis, destination de 83% de ses exportations. 'Cela faisait 30 ans que cela (les tarifs douaniers) n’existait pas parce que nous avons un traité de libre-échange', a ajouté la présidente dans son message, en référence à ce traité qui unit le Canada, les États-Unis et le Mexique depuis sa première version en date du 1er janvier 1994. Le dernier traité a été signé 'par le propre président Trump' lors de son premier mandat (2017-2021), avait-elle souligné. Une situation de tension sous la nouvelle administration Trump qui soulève des questions sur l’avenir de l’intégration économique nord-américaine, une intégration déjà bien en marche depuis près de 30 ans. Dans le paysage économique en constante évolution de l’Amérique du Nord, les accords commerciaux ont joué un rôle déterminant, façonnant les politiques économiques des États-Unis, du Mexique et du Canada. Plongeons dans cette saga économique qui a redéfini les relations commerciales du continent. De l’ALENA à l’ACEUM : une révolution économique L’histoire moderne de cette intégration économique commence en 1994 avec l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Ce traité historique a marqué un tournant, transformant trois économies distinctes en un marché intégré de près de 500 millions de consommateurs. Vingt-six ans plus tard, l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) a pris le relais, modernisant les relations commerciales pour entre autres, préparer l’intégration économique à l’ère numérique. Les gagnants et les perdants Ces accords ont créé des opportunités mais aussi des défis pour ces trois économies ouvertes et interdépendantes. Au Mexique, les exportations agricoles vers les États-Unis ont triplé, et l’industrie automobile a connu un boom, créant des centaines de milliers d’emplois. Au Canada, la productivité du travail dans le secteur manufacturier a augmenté de 0,6% par an suite à l’accord de libre-échange avec les États-Unis. Aux États-Unis, bien que l’impact sur le PIB ait été modeste (moins de 0,5%), l’ALENA a contribué à réorienter les chaînes d’approvisionnement vers l’Amérique du Nord. Il y a dix ans, selon Le Monde diplomatique, les États-Unis semblaient ne pas être les grands gagnants de ces accords :'loin d’avoir offert de nouveaux débouchés aux entreprises américaines et de les avoir poussées à embaucher, l’Alena a favorisé les délocalisations industrielles et l’ouverture de succursales à l’étranger, en particulier au Mexique, où la main-d’œuvre est bon marché'. Le même article mentionnait également que 'non seulement l’Alena a diminué le nombre des emplois aux États-Unis, mais il a aussi affecté leur qualité.' Un exemple pour comprendre : l’industrie automobile Depuis la signature de ces accords de libre-échange, la plupart des constructeurs automobiles présents aux États-Unis ont ouvert des usines (depuis plusieurs décennies) au Mexique, profitant de salaires plus bas, et au Canada. Ils ont été rejoints en masse par leurs fournisseurs, les équipementiers automobiles. De nos jours, des pièces automobiles passent parfois les frontières plusieurs fois au fil de la fabrication des véhicules. Les industriels avaient envisagé de limiter leurs investissements au Mexique pendant le premier mandat de Donald Trump mais ils y sont restés. Toyota, le deuxième plus gros vendeur du marché américain, a encore annoncé fin 2024 un investissement de 1,45 milliard de dollars pour fabriquer des pick-ups au Mexique. Le cabinet Fitch prévenait fin 2024 que 'réorienter la chaîne d’approvisionnement automobile pour éviter les tarifs douaniers prendrait des années et pourrait ne pas être financièrement viable
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