Bart De Wever, autrefois connu pour ses critiques virulentes envers la Wallonie et ses positions nationalistes, est devenu un acteur central dans la politique belge. Comment ce personnage controversé évoluera-t-il au sein d'un gouvernement belge fragile ?
Vous vous souvenez de Bart De Wever , celui qui mangeait des gaufres devant la grille du palais et qui souriait de la situation politique ? À l’époque, il était l’outsider, le perturbateur de la politique belge . Aujourd’hui, le personnage a beaucoup changé. Il est devenu central dans la politique belge en assumant le rôle de formateur. Comment va-t-il se transformer en Premier ministre belge ? Le 6 janvier 2005, la N-VA a loué douze camions.
À bord, une cargaison très symbolique de plus de 11 milliards en coupures de 50 € déposées au pied de l’ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu. « Ces liasses symbolisent les transferts annuels de la Flandre vers la Wallonie via la Sécurité sociale, le budget fédéral, le financement des communautés régionales et les entreprises publiques », expliquait-il alors. Dès ses débuts, le président des nationalistes flamands donne le ton. Son mantra : frapper sans relâche sur le clou francophone. Comme à la Chambre, en novembre 2007, en plein débat sur la scission de l’arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde. « Moi, personnellement, je n’aime pas trop le cinéma français, c’est trop de blabla pour moi », déclarait-il à notre micro. Ou encore sur Bruxelles, une Région décidément contre nature pour nous. « C’est une ville, ça doit être géré comme une ville où les deux communautés doivent cogérer. » Lors de la campagne des Diables Rouges au Brésil en 2010, Bart De Wever refuse de céder à la belgo mania ambiante. « Tout le monde essaie de mélanger le sport et la politique. Je pense que l’un n’a rien à voir avec l’autre. Voilà. » Il faut attendre 2014 quand la N-VA veut accéder au gouvernement fédéral pour voir Bart De Wever adoucir son image de séparatiste pur et dur. Il lance aux francophones son « N’ayez pas peur ». « Nous avons les meilleures intentions à votre égard », disait-il alors dans une vidéo postée sur Youtube. « Nos propositions n’ont pas pour objectif de vous compliquer les choses. » Pendant la campagne des législatives de juin 2024, la cote des francophones remonte encore d’un cran, avec cette fois les premières listes nationalistes en Wallonie. « Je veux peser, dans une certaine mesure, sur le débat en Wallonie », déclarait-il sur les antennes de la VRT. « Personne ne délivre ce message. Je pense que le PS est néfaste pour la Belgique. » Alors comment expliquer ce retour des francophones en odeur de sainteté ? « Je crois qu’à un moment donné, Bart De Wever a dû se rendre compte du caractère un peu illusoire, chimérique, de ses rêves d’indépendance pour la Flandre », analyse Caroline Sägesser, docteure en histoire et chercheuse et chargée de recherches au CRISP (Centre de recherche et d’information sociopolitiques). « C’est quelqu’un qui sans doute rêve aussi de rester dans les livres d’histoire. Et, en Belgique, pour laisser sa marque dans les livres d’histoire, il n’y a pas d’autre fonction que la fonction de Premier ministre. » Mais chassez le naturel, reviendrait-il au galop ? Il y a quelques semaines encore, déguisé en Saint-Nicolas, Bart De Wever se lamentait sur ses vilaines rencontres à Bruxelles. « Le Saint est un peu triste », disait-il sous son costume. « Car il doit tous les jours se rendre à Bruxelles. ‘Là-bas, il y a tellement d’enfants désobéissants. Des enfants qui ne savent même pas parler en néerlandais au grand Saint. » Pour Caroline Sägesser, « Bart De Wever est un homme qui a beaucoup d’humour. J’ai pensé que le formateur se plaignait de devoir aller discuter à Bruxelles avec des négociateurs qui ne parlaient pas le néerlandais. Et là, évidemment, à ma connaissance, autour de la table, le président de parti qui ne parle pas le néerlandais, c’est Georges-Louis Bouchez. » Jusqu’ici, le président de la N-VA a chanté exclusivement le Vlaams Leeuw. Le Premier ministre De Wever entonnera-t-il la Brabançonne ?
Bart De Wever N-VA Politique Belge Formateur Premier Ministre Wallonie Flandre Séparatisme Indépendance
Belgique Dernières Nouvelles, Belgique Actualités
Similar News:Vous pouvez également lire des articles d'actualité similaires à celui-ci que nous avons collectés auprès d'autres sources d'information.
Hoe Bart De Wever de gewenste premier van koning Filip werdBart De Wever staat voor de meest cruciale weken uit zijn politieke leven.
Lire la suite »
Bart De Wever nommé Premier ministre: les Belges partagent leurs avisL'étude RTL Belgium d'opinion publique révèle des réactions mitigées à la nomination de Bart De Wever au poste de Premier ministre. Si 39 % des personnes interrogées lui font plutôt confiance, 57 % ont du mal à croire qu'il représentera tous les Belges. Les inquiétudes liées aux pensions et à l'économie sont importantes, tandis que les Belges estiment que le futur gouvernement sera efficace pour lutter contre l'immigration clandestine et améliorer la sécurité.
Lire la suite »
Bart De Wever Évalue à 50-50 les Chances d'un Gouvernement d'ici Fin JanvierLe formateur Bart De Wever (N-VA) estime qu'il y a 50% de chances qu'un gouvernement de la coalition Arizona soit en place d'ici fin janvier. Les négociations pour former un nouveau gouvernement fédéral se poursuivent avec un accent sur le thème de l'emploi. De Wever souligne que l'accord de gouvernement est déjà rédigé, il reste à organiser et mettre en place les points clés. La date limite fixée est fin janvier, après quoi De Wever devra demander une nouvelle prolongation de sa mission au Roi.
Lire la suite »
Bart De Wever Prête Serment en tant que Maire d'AnversBart De Wever (N-VA) a prêté serment en tant que maire d'Anvers lors d'une cérémonie où 55 nouveaux conseillers municipaux ont été assermentés.
Lire la suite »
Formateur Bart De Wever : Un gouvernement fédéral d'ici fin janvier ?Les négociations pour un gouvernement fédéral en Belgique, menées par la coalition Arizona, avancent malgré les difficultés. Bart De Wever, formateur du gouvernement, est confiant et estime qu'un gouvernement sera en place d'ici la fin janvier. Il reconnait que les discussions sur des sujets sensibles comme le marché du travail, les pensions et la fiscalité sont complexes.
Lire la suite »
Bart De Wever et les 15 Rencontres RoyalesBart De Wever, formateur du gouvernement fédéral belge, se rend pour la quinzième fois chez le Roi. La formation du gouvernement, pourtant annoncée comme facile, dure plus de six mois. L'auteur s'interroge si De Wever n'a pas commis des erreurs dans son parcours.
Lire la suite »